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Le blog d'une maman parmi tant d'autres

18 février 2015

L'école, ah , l'école ...

Je me souviens avoir toujours éprouvé presque de la colère face à l'école . Je détestais y aller! Chaque matin, j'étais malade . Mais bon, pour mes parents, c'était du cinéma . On est obligé d'aller à l'école ... Obligé! 

Je n'ai jamais compris comment me comporter avec les autres, pour qu'ils ne m'embêtent pas, qu'ils ne se moquent pas de moi. Et j'avais l'impression que ça ne suffisait jamais de toute façon. Le mieux était encore de rester seule, trouver un coin de la cour où personne ne viendrait m'ennuyer . Je ne comprenais pas non plus ce que les instits attendaient de moi. Le pire, c'était la rentrée des classes . Puis les jours où l'instit était absent et qu'il fallait aller dans une autre classe pour la journée ... alors que ma mère ne travaillait pas et aurait pu me garder . 

Toujours celle qui répond à côté de la plaque, toujours celle qui n'a pas l'air de saisir la même chose que les autres élèves lorsque la maîtresse explique une consigne, celle qui d'ailleurs comprends toujours la consigne d'une autre manière . Les sorties scolaires enchantent généralement les élèves, qui vont pouvoir partir à la découverte d'autre chose , voir comment c'est ailleurs que dans la salle de classe, moi j'étais stressée . A 5 ans , et probablement à moins de 5 ans d'ailleurs . La classe verte ? Une horreur . La classe de neige ? Un supplice . Je me souviens avoir fait la tête de longues semaines avant de partir car j'en voulais beaucoup à mon père de me forcer à y aller . Et oui. Car si dans certaines familles, les bizarreries de leurs enfants peuvent inquiéter certains parents qui demandent alors à des professionnels de se pencher sur le cas de leur progéniture, mes parents à moi s'en fichaient totalement ( j'y reviendrais sur un autre article). 

Mais bon. On doit continuer d'aller à l'école . Je crois que jamais, pas un jour, je n'ai été heureuse d'y aller . Il y avait tout ce monde . Tout ce bruit . J'avais l'impression d'être dans la jungle . Les enfants qui vous embêtent, puis qui veulent jouer avec vous . Les instituteurs qui  veulent vous faire réciter des poèmes devant toute la classe, ceux qui vous font passer au tableau pour corriger un exercice ... Bon sang, j'ai détesté l'école . Chaque matin, j'étais malade . Chaque matin! Pour autant, mes parents ne m'ont jamais emmenée voir un médecin. J'avais mal au ventre, tellement mal au ventre . Et puis je mangeais à la cantine ... Manger vite, au milieu des autres qui vous regardent manger . Ca non plus je n'ai jamais apprécié . J'avais en horreur le moment où on s'asseyait devant tout le monde, ou on se levait devant tout le monde . Celui où il fallait ouvrir la bouche pour parler, ou celui où il fallait se lever pour aller remplit ce qu'on appelait le " pot à eau" car il était vide . Je crois que je me suis levée une seule fois ou deux pour celui-ci, heureusement les enfants adoraient ça . C'était le moment de se promener en plein repas . Ouf pour moi ... 

Je n'ai jamais eu vraiment d'amis . Enfin, oui. J'ai eu des amis garçons . Je voulais être un garçon moi aussi. En fait, j'étais presque sûre que j'étais un garçon. J'ai toujours détesté être une flle . Je n'aimais pas les jupes ni les robes que les garçons pouvaient soulever, je n'aimais pas que l'on me "traite" de fille . Je crois que j'avais du mal, comme si on m'insultais car je ne me reconnaissais pas dans cet état de fille . Pourtant je rêvais d'avoir des cheveux un peu longs . Ma mère adorais me faire couper les cheveux au bol, ce qui me déplaisait et me faisait honte, par contre j'avais le droit aux chaussures qui brillent, aux leggings qui collaient aux fesses, aux collants ... Aujourd'hui encore je n'aime pas tous ces "trucs de filles" . Les robes, moui, pour faire plaisir à ma fille qui m'a déjà demandé " Maman, en fait tu es un garçon manqué toi, c'est ça ?". C'est un peu ça, oui ! Et c'est comme ça que je me sens le mieux . Pour faire plaisir à ma fille et mon mari alors, je choisis des couleurs et des vêtements un peu plus féminins, mais je privilégie toujours le côté confort, le côté pratique . Ce qui ne me collera pas aux fesses, qui ne me grattera pas, qui ne fera pas " trop femme" non plus . 

Et donc les amis ! A part les garçons qui aimaient bien être avec moi, il y avait les filles . Ah les filles ... J'ai aujourd'hui l'image de pestes . Des petites filles qui font sages devant leurs mamans et qui vous embêtent, vous tirent les cheveux, vous piquent des affaires dans votre trousse et ne veulent jamais vous prêter leurs affaires à elles . Je me rappelle beaucoup d'elles, elles m'ont plus marquées que les garçons d'ailleurs , avec eux je n'ai pas vraiment de souvenir, je me souviens juste qu'ils étaient gentils . Mais les filles, de vraies chipies . Qui jouent avec vous et le lendemain vous tirent la langue et vous laissent seule dans la cour . J'aimais bien la solitude, ce n'est pas ça . Ce que je n'aimais pas c'est que l'on se moque de moi. Qu'on me nargue et qu'on rit de moi, car j'étais encore la bonne poire, celle qui se retrouvait seule sans avoir même eu l'explication de pourquoi j'étais seule ... Ca arrivait souvent le matin, quand j'arrivais à l'école . 

En primaire j'ai eu une vraie copine . Une copine vraiment gentille . Elle était nouvelle , ses parents avaient divorcés et elle s'étaient installée chez sa grand-mère avec sa maman et sa soeur . Elle aussi était un peu à part , du coup les autres ne jouaient pas vraiment avec. J'ai pu apprécier mes deux dernières années d'école primaire ainsi. Elle m'invitait quelques fois chez elle et je me souviens que l'on s'amusait beaucoup . Elle me défendait à l'école aussi. 

Au collège, je me suis retrouvée sans elle, mais avec une amie que je connaissais en dehors de l'école . La fille d'amis de mes parents . Là encore, j'ai été chanceuse . Elle venait d'une autre ville, elle était plus jeune que nous, et c'était un garçon manqué, elle aussi! Nous étions toujours ensemble et nous nous sommes fait quelques copines dont j'ai des nouvelles aujourd'hui via les réseaux sociaux . Ces filles là ne venaient pas de l'école où j'étais, elle venait d'une autre . Pourtant j'ai eu de vraies copines, enfin! Ca me redonnait un peu goût à l'école . Nous étions un petit groupe, j'étais moins stressée à l'idée d'aller à l'école, je savais qu'elles ne me lâcheraient pas . Ca a duré comme ça une année . Puis un début d'année, et j'ai ensuite déménagé, en 5ème . En Novembre . Là j'ai perdu tout le monde à tout jamais . Ca a été très dur pour moi. J'ai de vagues souvenirs de mon arrivée dans la nouvelle ville . J'ai le souvenir d'ados vraiment pas sympas, des moqueries, des questions en pagaille, de nouveaux professeurs, aller au collège à pieds etc etc ... Le bon côté des choses, c'est que le midi enfin je pouvais rentrer chez moi et ne plus manger à la cantine! En dehors de ça, j'ai encore passé 3 ans d'horreur . Des coups, des moqueries ... J'étais triste, déprimée . C'est en 3ème que j'ai eu des lunettes car depuis quelques années mes yeux me faisaient mal, et mes parents ont enfin décidé de m'emmener consulter un ophtalmo. Bonne idée . Je dois donc porter des lunettes . Nous sommes en Février, j'ai 14 ans . Mais ce changement est compliqué pour moi, il m'est impossible de me montrer ainsi devant mes camarades qui m'ont vue sans depuis toujours . Je vais donc attendre . 

Le lycée . J'ai espérais que ça irait mieux . J'étais nouvelle, comme tous les autres . Je pouvais enfin mettre mes lunettes car personne ne me connaissait . J'ai pu aussi lâcher mes cheveux que j'attachais depuis la cinquième , coiffure qui ne m'allait pas du tout mais j'avais peur de changer et d'avoir des regards sur moi. 

Comme à chaque rentrée scolaire, j'ai eu la nausée, je n'ai pas dormi de la nuit, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps et j'ai eu un mal de ventre terrible . Mais la bonne nouvelle, c'est que les élèves qui me tourmentaient au collège sont toutes et tous partis en lycée professionnel. Je me retrouve donc uniquement avec ce qu'ils appelaient eux " les intellos" ( j'ai horreur de cette appellation ...). 

J'ai fait la connaissance de la plupart des élèves sur le net . A l'époque où l'on pouvait y aller, créer un groupe du nom que l'on voulait, et j'y suis allée . J'avais du mal à discuter mais j'y ai rencontré deux , trois filles qui sont aujourd'hui des amies .

Puis j'ai redoublé . Puis j'ai changé d'orientation car je n'en pouvais plus . Notes en chute libre, je n'y allais même plus pour travailler mais surtout parce que je n'avais pas d'autre choix . Mais j'étais fatiguée . Epuisée de fournir tous ces efforts de sociabilité qui me bouffaient . 

J'ai fini en lycée professionnel, dans une classe de 30 coupée en deux . Nous étions donc répartis en deux petit groupe . Enfin je me sentais un peu mieux, c'était aussi un petit lycée, beaucoup moins de monde . Le point négatif était d'y aller en bus, chaque jour . J'ai fini par m'y faire des amis, ça n'a pas pris longtemps, ils étaient assez atypiques eux-aussi! J'en ai gardé deux merveilleuses amies . 

Après 3 années passées à faire des stages ( éprouvant), des notes excellentes et beaucoup de monde rencontré, j'ai quitté l'école car je ne savais pas quoi faire d'autre . 

J'ai eu mon premier enfant, et constaté qu'il m'était impossible de faire les démarches nécessaires pour trouver un emploi. 

C'était il y a 9 ans . Je me sens inutile, nulle, incapable . Différente. Encore . 

 

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27 janvier 2015

Petit bout de moi

Quand on est maman, on est censée pouvoir faire toutes ces choses, comme accompagner la classe de son enfant aux sorties scolaires, faire les courses même les jours de grande affluence ( enfin c'est quand même moins long de les faire quand il n'y a pas trop de monde cela dit), prendre le téléphone pour répondre à l'invitation à l'anniversaire d'une copine ou prendre rendez-vous chez le médecin/dentiste ... Tout ça sans trop de poser de questions . Etre contente de parler à cette maman pour pour voir arriver l'heure de la sortie d'école plus rapidement, échanger les numéros de téléphone pour pouvoir faire une sortie au parc le mercredi après-midi, ne pas voir flou lorsqu'on croise une foule . 

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Sauf moi . Pourquoi ?

Parce que je souffre de phobies sociales . Parce qu'être au milieu des autres me stresse, me terrorise, me prend une énergie folle, que je ne sais pas quoi faire/dire lorsque quelqu'un s'approche de moi pour me parler , qu'un million de choses me traversent l'esprit au moment où on va me demander quelque chose, que je serai partagée entre l'envie de fuir, et l'obligation de rester . Regarder quelqu'un dans les yeux est très difficile, souvent j'ai le regard fuyant, souvent encore je porte mes lunettes de soleil, car sortir sans les porter est quasiment presque impossible pour moi.

Au premier abord je semble souvent froide, distante. Il est même arrivé que quelqu'un me dise qu'il me trouvait hautaine! Je n'y peux rien . J'ai besoin de connaître, j'ai besoin d'être comme dans un petit cocon pour me sentir en confiance et réussir à sourire, parler . 

Si vous avez envie de comprendre, si vous ressentez les mêmes choses que moi, bienvenue au club ! Et pour les autres, cela vous aidera peut-être à comprendre des personnes qui vous entourent, ou que vous connaissez de loin ... 

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